Partie 1 : Le ressenti du pétillement

   

     Le phénomène que nous cherchons à expliquer se déroule dans notre bouche. Dans un premier temps nous nous intéresserons au milieu buccal, et chercherons à expliquer l'effet de pétillement et la manière dont nous le ressentons.

 

    La langue se divise en plusieurs parties, chacune étant propice à la réception d'une saveur comme le montre le schéma suivant (cf ci-côté). Cependant, les papilles gustatives, présentes en grand nombre sur la langue jouent un rôle dans la perception du goût, mais aussi des sensations à la surface de la langue. Il ne faut pas confondre goût et sensation buccale. Pour expliquer cela, des précisions s'imposent. Les papilles, - ou excroissances charnues ( racine latine : -ex: en dehors et -carnis: la chair ) - sont divisées en plusieurs grandes sortes, selon leur position à la surface de la langue.

 


 

 

 

 

 

 

 

Sortes de papilles :

 

-Papilles caliciformes : au nombre de 9 environ, elles forment un V inversé sur la partie postérieure de la langue

 

-Papilles fongiformes : sur les 2/3 de la partie antérieure de la langue

 

-Papilles coralliformes ( ou foliées ) : Sur les bords et les parties latérales de la langue

 

-Papilles filiformes : sur la partie centrale de la langue

 

 

 

    Dans ces quatre sortes de papilles, on distingue 2 catégories. Les papilles possédant des bourgeons gustatifs ( aussi appelé bourgeon du gout ) et celles qui en sont dépourvues. Un bourgeon du goût est un ensemble de 50 à 150 cellules sensorielles entourées de cellules de soutien. Le bourgeon gustatif s'ouvre sur la cavité buccale par l'intermédiaire d'un pore gustatif. Il est terminé par des fibres sensitives. Les aliments, mélangés à la salive pénètrent par le pore du bourgeon qui envoie grâce aux fibres nerveuses, des messages vers le cerveau via les voies sensitives. Les microvillosités, prolongements cellulaires très fins d'environ 1 micromètre de diamètre permettent d'optimiser les surfaces d'échanges. On remarque que le bourgeon gustatif possède la forme générale d'un gros oignon.

 

   

    Seules les papilles filiformes n'ont pas de bourgeon du goût. Elle ne sont donc pas responsables de la perception de la saveur d'un aliment mais plutôt de la perception des sensations à la surface de la langue, telles que le pétillement. Ainsi, si l'on place un élément pétillant (donc provoquant des dégagements gazeux, comme expliqué dans la parite II) sur la partie centrale de la langue, le pétillement sera maximal, plus important que sur n'importe quelle autre partie.

 

 

 

 

Afin de définir l'origine ces sensations, une étude plus poussée de l'inervation buccale s'impose. La "sensibilité tactile" propre aux papilles filiformes est due au fait qu'elles soient des terminaisons nerveuses du nerf lingual, issu du nerf mandibulaire, lui-même issu du nerf trijumeau, le plus grand des nerfs crâniens. Ce nerf trijumeau est un nerf dit "mixte" . Il comprend à la fois des voies sensitives et motrices. 

 

 

 

 

 

  Le nerf lingual, lui, reste sensitif. Les voies motrices transmettent les commandes du système nerveux central aux muscles afin de produire des mouvementsLes voies sensitives font remonter les informations depuis les récepteurs sensoriels jusqu'au système nerveux central sous forme de signaux électriques. De plus, le nerf trijumeau se note V car il est le 5eme nerf crânien, ses "ramifications" se notent donc V1, V2 et V3.

 

   

 

 

 

  

    Expliquons maintenant plus en detail le fonctionnement de la transmission des messages nerveux. Un nerf est en réalité un regroupement d'axones, également appellées fibres nerveuses. Ces axones sont un prolongement neuronal particulier. Il existe en effet deux

 types de prolongements des neurones : les axones et les dendrites. Les dendrites s'affinent et se divisent, ce qui leur donne un aspect arborescent. Les neurones sont reliés entre eux à des endroits que l'on appelle les synapses. C'est au niveau de ces zones dites synapasiques que les neurones communiquent 

entre eux.

 

    Les axones peuvent exister sous deux formes, myélinisées ou non. La myéline est une substance composée des couches de la membrane cytoplasmique de cellules particulières appellées cellules de Schwann qui sont des cellules de soutien dont le rôle est d'assurer la myélinisation de l'axone. Les cellules de Schwann jouent alors un rôle d'isolant électrique et peuvent être comparées à une gaine de caoutchouc qui entoure les fils électriques. De plus ces axones se terminent par plusieurs terminaisons sous formes d'arborescence. Prenons l'exemple des papilles filiformes, chacune correspondant à la fin d'une terminaison neuronale.

 

 

   Le message nerveux circule tout au long de l'axone sous forme d'impulsions électriques. En effet, les neurones sont des cellules présentant une caractéristique bien spéciale. Ils possèdent un potentiel de repos. Cela signifie que lorsqu'aucun signal nerveux ne circule, la membrane du neurone est chargée positivement alors que son cytoplasme, lui, est chargé négativement. Lorsque ce neurone est stimulé électriquement par un neurone voisin par exemple, on assiste à une dépolarisation momentanée du neurone: pendant un cours instant, le cytoplasme devient positif et la membrane négative. Cette dépolarisation se poursuit tout au long de l'axone et est aussi appelée potentiel d'action.

     Ce potentiel d'action se transmet jusqu'à la zone synaptique où le potentiel d'action se transmet d'un neurone à l'autre sous forme de synapse chimique utilisant des neurotransmetteurs (ou neuromédiateurs), composés chimiques libérés par des neurones et agissant sur d'autres neurones dits "post-synaptiques" qui les reçoivent grâce à des neurorécepteurs membranaires. L'information voyage ainsi dans notre cerveau jusqu'au cortex cérébral, partie du cerveau où se rejoignent les voies de se

nsibilité générales.